A long terme, les actions seront largement gagnantes
Publié le jeudi 9 novembre 2006L’évolution des marchés vue par Michel Cicurel, président du directoire LCF Edmond Rothschild, et Patrice Dordet, directeur de la clientèle privée et de la gestion du patrimoine.
Les actions sont à leur plus haut depuis cinq ans. Y a-t-il des risques à en acheter maintenant ?
Cela fait trois ans que notre groupe préconise l’investissement en actions. Dans l’immédiat, les Bourses peuvent tanguer. Mais, à long terme, les actions seront largement gagnantes. Elles sont portées par un phénomène inédit dans l’histoire de la planète : deux milliards et demi d’individus sont en train d’entrer dans l’économie moderne. Conjugué au vecteur de développement des nouvelles technologies, cela garantit une croissance forte sans inflation pour une longue période. D’ailleurs, les actions restent peu chères. Du fait de l’augmentation des profits des sociétés cotées, elles sont aussi bon marché qu’en mars 2003…
Par zones géographiques, quelles sont vos préférences ?
Aujourd’hui, l’approche géographique est moins probante en Bourse. Les grandes entreprises du CAC 40 ou de l’Eurostoxx vont chercher leurs résultats sur des marchés mondiaux en croissance deux fois plus forte que l’Europe. Dès lors, pourquoi se priver d’investir en valeurs européennes, sans le risque de change des marchés asiatiques ou américains ? Nos entreprises européennes n’ont jamais été en aussi bonne santé. Leurs actionnaires profitent de gains très sûrs.
Le mini-krach du printemps est déjà oublié. Qu’est-ce qui a changé depuis ?
C’est le prix du baril ! Il y a six mois, les marchés redoutaient la hausse des taux d’intérêt, du pétrole et de l’inflation, en même temps que la récession, ce qui était incohérent. Maintenant, le ralentissement américain et mondial s’accompagne d’un assagissement des prix. Le spectre de la stagflation s’éloigne et les liquidités inondent les marchés.
Propos recueillis par Patrice Dordet pour Le Point