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Les marchés dansent sur un fil

Publié le samedi 17 mars 2007
Interviews

Les marchés financiers vous paraissent-ils particulièrement fragiles ?

En fait, il ne s’est encore rien passé. Déjà, en décembre dernier, au moment où les marchés financiers bouclaient une nouvelle année faste, je n’étais guère optimiste. En 2007, les marchés dansent sur un fil. Et ceci, même si la croissance mondiale reste forte, les actions peu chères et les taux bas. Nous évoluons dans une zone à risque et les marchés n’en tiennent pas vraiment compte.

Risque géopolitique, bien sûr, parce que les États-Unis, unique gendarme du monde, sont affaiblis. Mais, même en l’absence de choc majeur, de multiples menaces pèsent sur notre avenir immédiat. L’équilibre entre les réserves monétaires asiatiques et le dollar est fragile, et ceci au moment même où les interrogations se font plus vives sur la conjoncture américaine. La mondialisation plante un décor inédit où l’analyse ne trouve plus ses repères dans le passé. Il est certain que le moindre grain de sable peut enrayer la somptueuse mécanique mondiale qui entraîne les marchés depuis plusieurs années.

Faut-il pour autant se détourner des marchés d’actions ?

Absolument pas ! Mais, dans les mois à venir, il y a de vrais risques. D’ailleurs, notre maison a toujours défendu une approche prudente des actions. Les actions restent et resteront le meilleur véhicule de placement à moyen et long terme et tout investisseur qui a le temps se doit d’investir en actions. D’autant que les perspectives de croissance mondiale à long terme sont exceptionnelles. Le petit décrochage de la Bourse de Shanghaï, après 130 % de hausse et les déboires très isolés des sociétés de crédit à haut risque aux États-Unis ne changent rien à cette donne.

Quelle stratégie adopter sur les actions ?

Nous croyons fermement aux marchés asiatiques. Notre présence en Chine et dans le reste de l’Asie ne doit rien au hasard. La Compagnie financière Edmond de Rothschild figure parmi les rares à avoir une présence directe sur la Bourse de Shanghaï. Mais, avant tout, nous croyons au potentiel de l’Europe qui vient de démontrer avec la saison des résultats, la formidable santé de ses entreprises. Les produits structurés et la gestion alternative permettent de réduire le risque des portefeuilles. Enfin, pour la performance, le non-coté restera le grand phénomène de ce début de siècle.

Propos recueillis  par Hervé Rousseau pour Le Figaro